Marseille – 119 logements sociaux

 

Grande cour

Urbaniser une grande voie

Reconstruction d’un ensemble des années soixante par 125 logements sociaux, l’immeuble « Ganay » interroge l’habitabilité et les nouvelles morphologies résidentielles d’un boulevard marseillais en pleine mutation dont il  initie le processus de renouvellement et de densification.

Situé sur une parcelle traversante entre le boulevard Schlœsing – grande voie menant aux Calanques à l’environnement disparate et au bâti hétérogène – et le ruisseau canalisé du Jarret, il assemble des échelles contrastées autour de la figure d’une grande cour.

 

Intérieur résidentiel

Une grande équerre, composée d’un bâtiment linéaire R+4 en front de boulevard et d’un plot de 8 étages en retour, contient un espace intérieur résidentiel protégé du bruit et du mistral, cour-jardin solaire adossée au boulevard et refermée au sud par des constructions basses en peigne introduisant une petite échelle domestique en relation au canal.

Cette diversité morphologique au sein d’une même unité résidentielle intériorise la géographie urbaine pour offrir de multiples situations d’habitabilité aux logements.

 

Hétérogénéité et unité

L’hétérogénéité des échelles urbaines du site transposée dans le système bâti est rassemblée autour de l’unité de la grande cour, évocatrice d’une « monumentalité résidentielle » inspirée du mouvement architectural moderne de la reconstruction de Marseille.

Unité spatiale, incarnée dans l’ordre monumental du registre bas – double étage de loggias surmonté de volumes pleins de hauteurs variables – courant sur toute la périphérie de la cour dont il affirme la valeur résidentielle.

Unité distributive de la cour, comme un cloitre autour du grand parterre en stabilisé plantée de pins, accessible par un large porche depuis le boulevard,  sur laquelle ouvrent les halls, cages d’escaliers, loge du gardien, locaux vélos sous de généreux préaux ombragés ; la cour se ramifiant en allées plantées, escaliers extérieurs, coursives, dans un parcours qui se termine dans le ciel avec, au loin, les Calanques.

Unité constructive, d’un monolithe en béton blanc, en échos à la blancheur des Calanques dans la lumière méditerranéenne, découpé et creusé par les profondes loggias et les coursives, modelé par les modénatures en saillie apportant l’ombrage nécessaire au confort d’été et par les volumes vitrés des loggias acoustique en débord coté boulevard.