Rennes – 43 logements sur la station J. Cartier

Immeuble cartier, sur le VAL

Un projet urbain

Immeuble Cartier, Zac Rabelais Rouault

Un immeuble pivot d’un vaste projet d’urbanisation et d’intégration urbaine de la grande voie d’entrée de Rennes par le sud qui comprend :

Pour le projet d’ensemble,

l’embellissement et la restructuration de l’espace public – nouvelle avenue de l’Alma, création de la place Cartier en vis-à-vis du futur immeuble -place Clemenceau et hôtel d’agglomération – restructuration de l’avenue Fréville se prolongeant dans le bocage,
le renouvellement en profondeur et consolidation du tissu urbain combinant l’échelle paysagère de l’avenue avec le tissu de villas régionalistes du « quartier-jardin » ancien.

Pour l’immeuble Cartier,

la combinaison et hybridation fonctionnelle et typologique associant de part et d’autre d’une cour ou d’un jardin, logement individuel et collectif, fonctions résidentielles et activités,
l’unité d’adresse et d’accès, portail unique pour les autos, les piétons et les vélos, cour distributive de belles cages d’escalier largement vitrées, parcours cohérent des parties communes aux logements s’achevant par un balcon belvédère tel un point d’orgue pour chaque logement traversant. Dans la plupart des cas cuisine et séjour sont opposés pour faire un ensemble traversant.

Rue Marie Rouault

L’Intégration d’une hétérogénéité,

L’articulation d’une géographie urbaine, les usages collectifs et l’intimité, interrogent les formes de l’hétérogène.

Hétérogénéité du contexte, hétérogénéité de situation et d’orientation urbaine, hétérogénéité des échelles et des vues, hétérogénéité des types bâtis :

« Proue » sur le boulevard, pour l’accès à la station de métro préexistante, « poupe » sur la petite rue, pour l’entrée de l’immeuble par sa cour fédérant grande échelle de l’avenue et domesticité des villas mitoyennes
Façade intérieure sur cour, extérieure sur avenue, creusées de balcons dans les niveaux inférieurs sur cour, dans les niveaux supérieurs sur avenue
Immeuble collectif, « villa» en appartement et maison rassemblés autour de la cour,
Gravité du corps massif en fond de la place future, « soulevé » sur un « socle » de verre

La rue a besoin de la cour, le boulevard de la petite rue

Le plain-pied du ciel

Le poids de la construction, de la transparence du rez-de-chaussée

Les logements sont des espacements du dehors, des rapports construits entre hétérogénéités. La division du dedans dérive de la division du dehors. Le dedans est un dehors et le dehors qualifié comme un dedans…

Les logements traversant s’orientent suivant les articulations de l’extérieur, ceux du dessous creusés de balcons plutôt sur cour et jardin, ceux du dessus, retournés autour de la gaine d’appartement, plutôt sur le lointain évitant les vues principales surplombantes sur les jardins intérieurs de l’îlot.

Hétérogénéité des fonctions

La cour rassemble. Commerces et logements, piétons et autos, les vélos aussi. C’est parce que le lieu n’est pas la fonction, qu’il est complexe et hospitalier.

Hétérogénéité de l’infrastructure et de la superstructure

Trois ouvrages du métro existent en sous œuvre : station émergente, quais en infrastructure, tunnel souple ; ils fonctionnent d’un point de vue statique et géométrique très différemment. L’alternance de refends longitudinaux et transversaux, présente l’unité et la cohérence constructive d’un « immeuble ordinaire ».

Construire est d’abord, articulation d’hétérogénéités, après, cohésion, solidarité, unité.

L’hétérogénéité est le propre d’une architecture qui refuse le postulat d’une esthétique à priori.

Comme ces manteaux réversibles, d’une toile rugueuse et imperméable d’un côté, d’une laine chaude et douce de l’autre.

L’architecture ordinaire de la ville réunit et compose l’hétérogénéité de sa géographie, tandis que le monument unitaire et entier, rayonne.