Maître d’ouvrage EPA Marne
Maîtrise d'œuvre germe&JAM architecture.territoires
InSitu, paysagiste – MA-GEO, VRD
Amoès, environnement – Studio Dichro, concepteur lumière
AEU, atelier d'écologie urbaine – WSP, OPC
Missions Plan guide (2021) à la suite du projet TGTFP
Études urbaines, faisabilités (en cours)
CPAUPE et suivi opérationnel (en cours)
Maîtrise d'œuvre des espaces publics (en cours)
Assistance à la concertation
Programme 4 500 logements
51 000 m² – commerces, services et équipements
612 500 m² d'espaces publics
Coût d’opération 44 M€ HT
Dates 2020 → en cours

L’aboutissement de la ville

La troisième et ultime fondation urbaine

Après le village en situation géographique exceptionnelle, le centre de la nouvelle ville et son carreau fondateur de la grille, la ZAC du Sycomore est la troisième fondation urbaine ! Le contexte n’est plus ici celui des fondateurs, ni celui de l’extension contemporaine dans un horizon de croissance urbaine, extensif donc, mettant en application les grands principes urbains et paysagers de la ville nouvelle de Marne la vallée, mais celui de l’accomplissement de la ville dans de nouveaux enjeux, ceux de la crise climatique, des impératifs environnementaux qui dessinent une nouvelle urbanité, une nouvelle architecture marquée par l’exigence énergétique et bas carbone.

En perspective se pose désormais la question du renouvellement de la ville, de son intensification (densification, substitution etc…). Si Sycomore doit « accomplir » la ville, il doit aussi mettre en place les conditions de ce futur intensif.

« Terminer la ville nouvelle », Bussy-Saint-Georges avant la ZAC du Sycomore
La ZAC du Sycomore en construction sous la direction de TGTFP pour EPAMARNE - 2021
Habiter dans la géographie, Source : ChartierDalix architectes

La géographie au cœur de la ville, la ville dans le territoire

La création de la ville neuve en 1985 est (presque) une leçon d’installation géographique et paysagère. La figure du vaste parc linéaire correspond au vallon du Génitoy et son ruisseau qui, s’il a été coupé voire substitué brutalement par l’infrastructure ferroviaire et la gare RER, a pour principale qualité d’avoir installé la nouvelle ville et son développement dans le territoire géographique.

Le parc linéaire comme figure unificatrice de la ville - Le château du Génitoy au centre de la figure.

Le parc linéaire devient alors une promenade remarquable à l’échelle du territoire et de la ville, rassemblant le village, le centre-ville et ses extensions, Sycomore et au-delà le château de Jossigny, la forêt de Ferrières et les berges de la Marne. Du vallon de la Brosse aux franges agricoles ouest, le parc linéaire dessine une promenade des quartiers et des châteaux.

L’unité de la ville en question

Le projet Sycomore est un « fragment » gigantesque de la ville, plus grand que le centre-ville, aussi grand que « la ville pavillonnaire » qui s’est développée au nord de la voie ferrée. Sycomore abouti la ville dans son processus de développement, lui donne une forme. La ville s’étirera d’est en ouest sur environ 3km, ce qui correspond à la distance qui sépare le jardin des Tuileries de la place de la Bastille. Sycomore y contribue pour moitié (1.4km) et constitue en soi une forme de ville linéaire structurée par son parc.

La trame urbaine de Bussy Saint-Georges comparée avec celle de l’hypercentre de Paris

L’espace public d’une ville du plateau agricole

L’extension de la trame urbaine de la ville

Le plan d’ensemble de Sycomore est ordonné par une trame viaire qui prolonge la « grille » existante. Les grands tracés orientés Nord Sud qui irriguent la ville au nord du faisceau ferroviaire sont prolongés vers le sud pour dessiner une grande armature (sensiblement de 400x250 mètres) complétée et complexifiée par une desserte publique d’échelle moindre (allée, ruelle, venelle…).

Une nouvelle porte territoriale

« Branché » et adressé sur le grand territoire par le nouvel échangeur programmé sur l’A4, le boulevard des 100 Arpents esquisse une nouvelle porte d’entrée de l’agglomération. Cette nouvelle « porte » du territoire va bouleverser les échanges dans la ville et devrait contribuer à rééquilibrer son organisation d’ensemble.

La desserte territoriale

La ville jardin

Conjuguer sols minéraux et espaces plantés

La conception des espaces publics vise une grande qualité des sols minéraux dont la dimension est réduite le plus possible afin de laisser une place prépondérante aux espaces plantés. L’espace public courant est dessiné avec la gestion des eaux avec une « spatialité » qui conjugue le respect des fonctionnalités habituelles des espaces publics avec une dimension végétale inspirée des paysages agricoles du plateau.

La ville jardin : paysage public / paysage privé

L’eau au cœur du projet

Le territoire engage la révolution de la gestion à la source de l'eau de pluie. La conception des espaces publics privilégie dès que possible des solutions d’infiltration mais aussi de perte d’eau dans les sols fertiles et d’utilisation par les plantes (évapotranspiration, « épandage » etc…).

L’écologie des sols et l’agriculture urbaine

La question du sol est au cœur de l’actualité en particulier depuis la publication de la circulaire du gouvernement en juillet 2019 sur le Zéro Artificialisation Nette.

Dans cette perspective, et dans celle de renouer le lien entre la ville émergente et le plateau agricole, de grandes « pièces » de jardins sont réservées pour favoriser la culture agricole pour les habitants de Sycomore.

Intérieurs jardinés : jardin maraicher au cœur des ensembles résidentiels

Une géographie des centralités et des grands lieux publics ordonnée par le sillon paysager des parcs

L’enchainement des parcs dessine une figure paysagère magistrale qui structure l’ensemble des grands lieux du projet urbain :

  • Le château et la ferme du Génitoy sont au cœur du parc du Sycomore. Le projet urbain vise à installer cet édifice historique comme un bâtiment du parc, visible mais aussi accessible.
  • La place Charcot est le grand lieu du nouveau quartier dont la localisation contribue à un meilleur équilibre des fonctions commerciales et de services de la ville.
  • Le cours/ esplanade des religions rassemble de nombreux lieux de culte de façade sur le parc du Génitois. C’est donc un lieu qui rayonne à l’échelle de la ville avec des temporalités d’usages qui varient suivant le calendrier des manifestations religieuses
  • La frange "jardinée" dessine un espace "intermédiaire" entre ville et campagne agricole, une largeur de 150m qui sera largement boisée et propice au maraichage et à l'agriculture urbaine.
Les espaces et les équipements publics comme armature du projet
Le groupe scolaire Simone Weil (TOA architectes pour la ville de Bussy Saint-Georges)

La place Charcot, centre commerçant du quartier Sycomore

La place Sycomore "Triangle"

Un tissu urbain diversifié

Après les 4 grandes formes de villes

La croissance fulgurante de la ville a assemblé en presque 40 ans des formes urbaines et paysagères, des architectures et des programmes divers:

  • Marginalisé et relativement isolé aujourd’hui, le village est d’abord une situation construite remarquable, en belvédère sur le vallon du Ru de la Brosse. La petite échelle des rues, du parcellaire et des constructions conduit à une très belle urbanité.
  • La ville « bloc » de la ville nouvelle est assez efficace dans l’épannelage du damier. Souvenir nostalgique et affirmation pittoresque de cette histoire ancienne, l’architecture post moderne parfois onirique (les cariatides, le double rdc à colonnade…) et surtout classique, est devenue une identité figée de la ville.
  • La ville « jardin » pavillonnaire dessine une sorte de « sprawl » que l’enchaînement des ZAC a produit dans le cadre de la trame qui en a garantie finalement l’intégration à la ville, et la générosité des espaces plantés qui fait écho aux cités jardins.
  • La ville « active » se déploie logiquement le long de l’autoroute là aussi sur une trame régulière qui l’intègre dans la ville et la met en relation avec le parc.
Une diversité typologique en écho au zoning hérité

Sycomore, vers une diversité typo-morphologique jardinée

Au-delà de « finir » la ville, de lui donner un second centre pour l’équilibrer, de prolonger le parc et la trame urbaine, l’ambition sur les formes urbaines insiste justement sur l’assemblage des formes individuelles et collectives du logement ainsi que sur l’équilibre des densités, recherchant la fin d’un certain zoning dans la production du logement. Avec des variations et des singularités, Sycomore se développe suivant quatre grands ordres :

  • Celui assez ordinaire d’ensembles à cour jardin qui assemblent autour d’un espace boisé et jardiné une mixité typologique combinant logements intermédiaires et immeubles collectifs.
  • Celui plutôt exceptionnel de grandes cours associées à des « mégas blocks », type urbain monumental qui égrène le tissu courant dans des situations en général particulières .
  • Celui d’ensembles ordonnancés par le boulevard des 100 Arpents, de haute densité sur le boulevard et de grandes potentialités en RDC pour accueillir des activités et des services.
  • Celui des maisons au sens de la cité jardin, de petites échelles et le plus souvent associées à une ruelle.

 Mixité typologique

La configuration qui consiste à associer sur un même foncier logements individuels ou intermédiaires et logements collectifs est connue et favorable pour optimiser la question du parking, élargir le spectre de la granulométrie du logement, diversifier le peuplement et favoriser un tissu urbain mixte ordonné par des cours jardins.

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