Photographies : H. Abbadie (sauf mention contraire)
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Maître d’ouvrage | OPH 93 |
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Maîtrise d'œuvre | germe&JAM, architecte-urbaniste mandataire |
Y Ingénierie, BET TCE | |
Missions | Mission complète |
Programme | 7 994m² SHON |
Coût d’opération | 10 027 000 M€ HT |
Dates | Livraison 2009 |
Label | HPE 2000 |
De la barre à l’immeuble à cours
L’opération structure la façade ouest du centre urbain des 4000 restructuré par P.Chemetoff et s’implante le long de la rue Renoir, nouvel axe paysager qui relie le grand ensemble ancien avec le tramway qui parcourt la D 186, première rocade urbaine métropolitaine. Elle interroge l’articulation de ce nouvel ordre urbain avec la morphologie ancienne du grand ensemble.
La barre sans épaisseur est remplacée par des corps creusés, trois cours ouvertes, qui répondent au jardin clos et secret d’Emmanuelle Colboc ou à la cour que Paul Chemetov a extraite de l’ancien centre commercial.
Le vide paysager du grand ensemble est mis en abîme.
Il fallait articuler ce qui n’existait pas : un espace public redimensionné structure le territoire de la ville et un espace privé appropriable tant collectivement qu’individuellement.
Il fallait mettre en résonance un paysage global ; les jardins des cours répondent aux jardins publics, les jardins privés qualifient et s’ouvrent sur les jardins publics.
L’espace public trouve de l’épaisseur, des bords, lieux de pratiques, de gestes, de jeux, lieu d’être en soi au bord des autres, il y a du monde aux balcons

Architecture moderne urbaine
Retrouver l’épaisseur, mais aussi la profondeur, les parcours, la transparence des cours ouvertes des HBM installe une continuité positive et transformatrice du grand ensemble ancien. Retrouver une certaine présence du grand ensemble, inscrire certains tracés, une certaine qualité des espacements dans la durée est nécessaire à sa reconstruction, non pour le plaisir snob de la mémoire ou de la trace mais parce qu’il n’y a rien à faire à partir de la destruction.
L’espace ouvert » moderne » de quatre plots assemblés en trois cours-jardin, s’aligne ainsi sur le pignon de la grande barre de Fontenay, dernier témoin du grand ensemble, comme sur le nouvel espace urbain, public.
Ce sont trois cours ouvertes sur la rue qui structurent trois unités résidentielles indépendantes et closes, au volume coloré prolongé par une cage d’escalier à l’air libre, comme une loge sur la cour.
Le logement, une géographie révélée
Chaque logement, en angle, dérive d’une triple situation : la rue, la cour et le grand paysage.
La partition intérieure dérive d’une partition extérieure et en révèle un certain équilibre :
- côté cour le logement est parallèle, un intervalle aux vues maîtrisées par le jeu d’épaisses persiennes coulissantes modulant le vis-à-vis de la cour,
- coté Mail, le logement est étiré dans sa longueur, grand ouvert sur le lointain, ses fortes nacelles, en suspension, dans la canopée des arbres.
Le vis-à-vis sur cour répond à la projection sur le grand paysage.
De la rue au logement … du logement à la rue
Le portail et l’auvent d’entrée,… la cour,… l’auvent de l’escalier,… le palier belvédère, …l’entrée dans le logement,… la loggia projetée en avant, regard ouvert sur l’espace public, … Le logement relève d’un mouvement, d’un parcours du dehors vers le dedans, du dedans vers le dehors, unis dans une seule boucle.
Légendes des plans de logement
4 pièces
Logement des grandes familles, pièces en série …salle de bain, chambre, cuisine distribuées comme les compartiments des anciens chemins de fer.
Le logement est un intervalle structurel entre les vides des cours. Ouvertures en vis-à-vis tempérées par la manipulation des volets coulissants.
Le séjour, un volume, une baie, sa projection extérieure, un balcon avec un banc dos au paysage, plus loin la tour Pleyel, le grand stade, la basilique de Montmartre. Dans l’angle, la vue sur le grand mail, devant, à l’angle opposé la vue plus étroite sur la cour, la lumière posée sur le livre à lire.
2 pièces
Logement d’une petite famille ou d’une personne âgée : donner le plus grand espace possible pour le plus petit loyer.
Un séjour de 25 m2 projeté à l’extérieur par un balcon identique à celui des grands logements.
2 pièces, 2 travées en fait, parallèlement au séjour, chambre, cuisine, salle de bain éclairée, circulation placard, deux échelles intérieures. Le logement dérivé d’un découpage en lanières parallèles, commun au vide de la cour et au plein des plots.
3 pièces
L’équerre du séjour résulte du parallélisme avec la cour et de l’angle formé avec la rue.
Les neuf mètres de sa grande longueur, résonance et dilatation de la distribution palière, fédèrent chambres et cuisine qui y ouvrent en série, deuxième épaisseur en retrait des pièces sur cour, espace supplémentaire offert à la diversité des fonctions.
Le séjour se plie sur rue, à son extrémité, la baie d’angle à laquelle s’accroche depuis l’extérieur le balcon.
4 pièces fond de cour
Douze mètres vingt sont parcourus de l’entrée à la loggia nichée au fond de la cour.
La vue est dégagée, elle porte au devant, illimitée.
Salle de bain et grand placard se replient autour de la baignoire ; à partir du lavabo, je vois la cuisine par dehors.
L’appartement est une succession de rotations : traversée d’une cour à l’autre organisatrice de l’entrée et du parcours principal, rotation de la salle de bain puis du lavabo et de la fenêtre sur le côté, rotation de la chambre puis traversée visuelle qui la lie au séjour et à la cour.
L’appartement se déplie à partir de la cage d’escalier, il replie sur soi la structuration de ses vues.











