Héritages et mutation

La gare comme fondation et comme levier du développement urbain

Le développement d’un pôle gare comme « machine métropolitaine » d’interconnexion, monument urbain et levier de la redynamisation d’un centre-ville en déclin.
Maître d’ouvrage Métropole Aix Marseille Provence
Maîtrise d'œuvre germe&JAM, architecte-urbaniste — mandataire
Alphaville, programmation
Verdi Ingénierie, VRD et économie
Ilex, paysagiste
Oasiis, environnement
Transamo, mobilité et circulation
Missions Études urbaines (diagnostic, plan guide, projets sectoriels)
Études d'espaces publics (études préliminaires)
Programme Centre-ville : 100 logements, 5 000 m² commerces
Oasis : 410 logements, 2 600 m² commerces
Gare : 3 600 m² d'activités/commerces
270 000 m² de logements
230 000 m² d’activités
Coût d’opération Espaces publics : 22.00 M€HT
Dates 2015 → 2023

Ville cheminote située sur un grand carrefour ferroviaire et fondée au XIXème siècle pour et par le train autour de sa gare, Miramas connait la situation paradoxale d’un centre-ville en déprise adossé à une gare dynamique, pôle de rabattement territorial important de l’ouest métropolitain. La nouvelle ambition de la Métropole marseillaise autour de la mobilité positionne Miramas et son pôle d’échange multimodal comme un site de développement dont le dynamisme peut être mis au service d’un centre-ville épuisé par les extensions périphériques

Le développement et l’intégration urbaine du pôle gare et du site ferroviaire sont ainsi le support d’un projet de « recentrement » qui vise la redynamisation, l’extension et l’insertion territoriale du centre-ville.

Ce projet s’appuie sur les « héritages » de Miramas – sa grille urbaine historique, ses typologies cheminotes, son paysage séculaire – comme vecteurs d’une nouvelle « écologie urbaine » permettant de conjuguer rénovation et développement urbain.

Héritages : La Ville cheminote, et le paysage de la Crau

Un centre-ville en crise… dans une commune dynamique :

Un projet de recentrement pour une ville unifiée

Rééquilibrer le développement communal au profit du centre-ville et mettre en œuvre un projet de recentrement tirant parti du dynamisme de son équipement principal, le pôle gare.

"L'écusson", figure d'un hyper centre réunifié par un grand carreau public équipé, de part et d'autre de la voie ferrée
Le centre-ville
Plan Guide du secteur Gare de Miramas

La gare, un hub métropolitain en centre-ville :

Du centre-ville ancien de la ville ferroviaire au « centre gare » dans la métropole

Une tête du développement économique de l’ouest métropolitain : Conjuguer l’accessibilité, la visibilité, l’attractivité du Pôle gare avec les dynamiques économiques à l’œuvre sur la façade occidentale de la commune et réinscrire le centre-ville dans le développement territorial.

Nouvelle accessibilité et rabattement des sites économiques sur le pôle gare et le centre-ville
  • Mettre à profit le rayonnement territorial de la gare, fondatrice de la ville, pour en faire le levier de la refondation de son centre déclinant.
Un centre-ville élargi et réunifié de part et d’autre de la voie ferrée
  • Développer le pôle multimodal comme équipement métropolitain d’interconnexion et monument du centre-ville.
La gare comme espace d’interconnexion
Coté gare, le PEM et la « place des échanges » : la gare comme monument urbain du centre-ville
Coté centre-ville, la passerelle intégrée au grand « carreau public » du centre urbain

Le développement du PEM et la restructuration du bâtiment gare :

Aménagement du parvis et de la gare bus, extension du P+R, rénovation du bâtiment voyageur et des quais, création d’une passerelle de franchissement pour une gare bi-face, aménagement d’un grand hall public comme « salle des échanges »

Une interconnexion complète ville/gare/P+R
La passerelle, un balcon sur la ville

Une ville aux multiples visages :

Héritage et renouveau pour une nouvelle écologie urbaine

Les « héritages » de Miramas : Un paysage séculaire, la Crau irrigué et fertilisé par son réseau de canaux, une forme urbaine, la grille urbaine de son centre-ville, un patrimoine typologique– les îlots cheminots du centre-ville et les plots paysagés de la cité jardin ICF, îlots fermés/îlots ouverts, minéral/végétal.

Patrimoine paysager : les canaux de la plaine de la Crau / patrimoine urbain : la grille urbaine et les "ilots cheminots"
Héritage typologique : les « maisons cheminotes »

Il faut reconnaitre la valeur patrimoniale de ces héritages et construire à partir de leur réinterprétation critique les fondements d’une forme urbaine et paysagère renouvelée, innovante et attractive, vecteur d’une « nouvelle écologie urbaine ».

Une nouvelle écologie urbaine : intégration des composantes du paysage séculaire, un principe « d’oasis urbain » pour une densité respirante et bioclimatique.

Miramas est marquée par une ingénierie hydraulique exceptionnelle, indispensable au territoire, qui le fertilise et le structure fortement (tracé, ouvrages du génie rural…). L’eau est traitée dans le projet comme un élément de paysage structurant. Elle devient un élément puissant de structuration de l’espace public à partir d’un réseau de nouveaux canaux – aériens ou enterrés suivant les cas et la topographie - alimenté en eau brute par le canal de Crapone.

La culture de l’eau
Principe d’irrigation du quartier « Oasis »

Miramas est très exposée aux vents et en particulier au vent froid et sec du Mistral qui s’écoule du Nord-Ouest au Sud Est. Afin de ralentir la vitesse du vent l’homme a progressivement mis en place un réseau de haies brise-vent destinée à créer des microclimats favorables à la croissance des cultures. Le projet s’appuie sur cette tradition pour réduire le vent arrivant de la plaine sur les nouveaux quartiers de la tranche ouest de Miramas.

Des haies brise-vent associées à des alignements bâtis continus : schéma du quartier « Oasis » — Principe brise-vent

L’ombrage est une caractéristique majeure du confort et de l’agrément des villes du sud qui implique le développement d’une strate arborée de plantations d’alignement tant dans les nouveaux quartiers que dans la ville existante que nous proposons systématiser progressivement partout où cela est possible.

La strate arborée et le paysage de l’ombre

La ressource en eau pour l’arrosage permet de développer un paysage jardiné de sols végétaux généreusement plantés et d’offrir une fraicheur et une présence végétale abondante qui contrastent avec un milieu pourtant chaud et sec.

Ce paysage qui fait échos aux grandes prairies de la Crau humide, se décline principalement sous forme « rues jardinées » qui associent à des profils de rues « courantes » des jardins linéaires à moitié minéraux, moitié végétaux. A l’urbanité de la rue s’ajoute la fraîcheur et le paysage du jardin ; la ville devient jardin.

La ville jardinée et rafraichie (dessins de ILEX)

La combinaison de ces différents dispositifs issus des traditions locales et des paysages de la Crau permet de développer un principe « d’oasis urbain » où se conjuguent fraîcheur, ombrage, humidité, protection contre le vent, présence du végétal.

Un principe d’oasis urbain (dessins de ILEX)

Pour un renouveau du tissu urbain 

Une ville régulière et diversifiée, une ville hybride – dense et aérée, minérale et végétale, rues et jardins, maisons et immeubles.

Le quartier « Oasis » : démonstrateur d'une nouvelle urbanité, synthèse des identités de Miramas.

Réinterprétation typologique

Il s’agit d’engager un travail de « réinterprétation critique » et ouverte visant la promotion d’une architecture urbaine contemporaine qui, s’appuyant sur les qualités de l’existant tout en évitant l’écueil du pastiche, puisse être garant d’une continuité et d’un renouvellement sans heurt du tissu urbain tout en lui apportant des qualités et une attractivité nouvelles.

Héritage et réinterprétation typologiques

Ces typologies sont assemblées pour constituer des groupements plus ou moins complexes.
Certains de ces groupements assemblent sur une même parcelle des typologies différentes qui existent aujourd’hui séparément dans le tissu urbain du centre-ville.
Ce principe de mixité typologique permet en particulier de combiner échelle basse et échelle haute, habitat collectif et habitat individuel au sein d’une même parcelle constituant un ensemble résidentiel et architectural. Il contribue à la composition d’un tissu complexe dans lequel cohabitent ensembles différentes qualités résidentielles et bâties qui s'inscrivent sans rupture dans les échelles et les morphologies du centre-ville.

Les courées de maisons et rangées
Les "villas urbaines"
Les immeubles mixtes à cour

Ces différents types bâtis ou types de groupements sont associés dans des ilots complexes qui reflètent la diversité bâtie de Miramas.

Cette diversité se structure à partir de grandes oppositions présentes dans le tissu de Miramas :

  • Dualité du rapport entre espace continu mitoyen et l'espace ouvert paysager ;
  • Dualité du rapport entre strate basse et strate haute (nappe horizontale et emmergences) ;
  • Dualité du rapport entre habitat individuel et habitat collectif.
Des îlots mixtes et dissymétriques proposant différents niveaux de découpage
Des rues dissymétriques : Rue+ jardin = Rue-jardin / alignements continus vs alignements discontinus ...Un nouveau paysage résidentiel, synthèse des identités de Miramas

La fabrique du tissu urbain : Un processus ouvert

A contrario d’un urbanisme de « plan masse » figé, le projet urbain ambitionne la recomposition du tissu urbain comme un processus ouvert.

Des règles de composition urbaines simples

  • Des ilots dissymétriques, alignements continus ou discontinus…
  • Un découpage en plusieurs îlots constituant des petites unités de 20 à 50 logements librement associables en fonction des besoins.
  • La mixité typologique à l'ilot ou à la parcelle.
Combinaisons d’îlot

Un parcellaire qui permet différents niveaux de découpage

Le principe de parcellisation qui peut se décliner en différents types de groupements permettant de s'adapter à différentes échelles d'opérations tout en garantissement la cohésion de la forme urbaine d'ensemble.

La fabrique du tissu urbain : un processus ouvert
Un centre ville consolidé et élargi : Au nord : le centre historique consolidé autour de la place Jourdan / Au sud : Le quartier « Oasis » comme extension du centre-ville et réinterprétation critique de sa grille urbaine dans une forme de quartier-jardin / Au coeur : la gare biface comme équipement-monument du centre-ville
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