Paris : « Archi-Folies 2024 : 20=1 », plan guide d’Archi-Folies

L’idée germe lorsque le Parc de la Villette se voit attribuer l’accueil du Club France dans le cadre des JO de Paris 2024. La direction du Parc, soucieuse de faire vivre sa dimension culturelle, propose au ministère de la Culture d’impliquer les écoles d’architecture dans la construction de pavillons pour des fédérations sportives. Intégré au programme des "Olympiades culturelles", Archi-Folies 2024 est née.

S’en suit un processus en 4 temps qui va impliquer de nombreux acteurs (écoles d'architectures, fédérations sportives, GAIA, chaire Effe&t, g&J, équipes du Parc, du ministère et du CNOSF).

Temps 1, le temps amont : Fin 2022, le ministère lance un dialogue compétitif pour la réalisation d’un Plan Guide d’Archi-Folies dont germe&JAM sort lauréat. Elaboré en 2 mois le Plan guide est présenté à l’ensemble des ENSA en janvier 2023 dans le cadre d’un grand workshop.

Temps 2, la conception des pavillons : à partir de février 2023 et pendant trois semestres les étudiants travaillent à l’élaboration des projets de pavillons. Un des temps fort de cette phase sera l’exposition à l’ENSA de Paris Malaquais en juin 2023 où les écoles présentent l’avancement de leurs travaux en présence de la Ministre de la culture, Madame Rima Abdul-Mala, et de Bernard Tschumi.

Temps 3, la construction des pavillons : En juin 2024 et dans un cadre très contraint (parc ouvert au public, délais très courts, coordination complexe des chantiers), les écoles ont 9 jours chacune pour construire leurs pavillons sous la coordination des ateliers GAIA qui gèrent l’ensemble du pilotage et de la logistique du chantier.

Temps 4, ouverture au public : fin juin, Archifolies est inaugurée et va servir d’écrin au Club France qui ouvrira en juillet 2024 avec le succès que l’on sait.

Comment investir et dialoguer avec un parc aussi structuré et saturé que le parc de Villette - dans sa rhétorique formelle « point ligne surface » comme dans sa réalité physique ?

Comment ne pas saturer encore plus le vide et les espaces nécessaires à la respiration d’un parc déjà à l’asphyxie ?

• Dialoguer avec le projet du parc et investir un des composants déterminant de sa structure : LA LIGNE.
• Continuer et amplifier le projet des « lignes » du parc dans la continuité de son projet conceptuel et au bénéfice d’une expérimentation sur des usages renouvelés : Les « lignes amplifiées ».
• 2 lignes, 2 situations : La ligne du canal qui amplifie la passerelle et délimite la pelouse circulaire et la ligne de l’allée du zénith qui amplifie l’alignement d’arbres, délimite et regarde la grande pelouse en vis-à-vis de la Grande Halle.
• Un parcours : Ces deux lignes construites sont les extrémités d’une promenade, d’un parcours élargi qui conduit du parvis de la Grande Halle jusqu’au canal inscrivant Archi-Folies et le Club France dans un dispositif de plus grande échelle, un système de « parc dans le parc ».

Comment faire exister le dispositif à l’échelle du parc en échappant aux dangers de la dispersion dans l’étendue du Parc et de la collec­tion éclatée ?

Comment lui donner la qualité d’un ensemble intelligible témoignant d’une valeur architecturale, voire d’une unité à l’échelle du parc, et de questions d’architecture partagées ?

Archi-Folies doit composer avec deux exigences qui peuvent paraitre contradictoires : L’exigence d’une unité qui semble seule capable de faire exister le dispositif à l’échelle du parc en échappant aux dangers de la dispersion et de la collection éclatée, et l’exigence d’une liberté d’action qui doit être laissée à chaque équipe et qui débouche inévitablement sur une logique de diversité.

Le Plan Guide propose un dispositif de formation d’Archi Folies qui cherche à articuler ces deux dimensions en développant un principe de « communs » comme figures et moyen de son unité.

Comment initier une forme de débat pédagogique pour donner un contenu architectural commun à ce qui se présente surtout au départ comme un mode opératoire (le « design bild ») ?

Comment conjuguer la liberté d’action et la diversité des approches en proposant néanmoins des principes de coordination permettant de penser l’économie spatiale du dispositif et les jeux d’interactions possibles entre les pavillons ?

Deux niveaux de réponses :

• Initier une forme de débat architectural en proposant aux étudiants de se confronter à une situation générique commune : le terrain pédagogique
• Inscrire la diversité des approches dans un cadre commun souple garantissant la cohésion de l’ensemble : Les « règles du jeu »