Servon-sur-Vilaine – Zac des Vignes
Télécharger les articles de presse sur ce projet :
ACollectif. (2009). Pour un habitat dense individualisé, 20 formes urbaines diverses et contextuelles: Les Vignes, Servon-sur-Vilaine, Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (n°82) – Direction Générale de l’Aménagement, du Logement et de la Nature, 97-103.
Densification d’un centre bourg
La ZAC des vignes est une opération d’aménagement stratégique dans la mise en œuvre d’un projet de consolidation et de développement d’un centre bourg de la périphérie rennaise.
A la suite d’une étude d’urbanisme sur l’ensemble de la commune et des études opérationnelles de ZAC, JAM s’est vu confier la coordination de la ZAC et la maîtrise d’œuvre d’une partie des logements (54 logements répartis en 3 lots).
Le programme de la ZAC comprenant la création de 100 logements et de 500m² de surfaces commerciales correspond à une densité de 90 lgts/ha qui en fait une des opérations les plus denses de la périphérie rennaise. Au-delà de la question foncière, cette problématique de la densité doit être aussi comprise comme une réelle alternative résidentielle, puisqu’avec 200 à 250 nouveaux habitants à proximité immédiate des commerces, des services, des écoles, il s’agit de redynamiser et de rajeunir un centre bourg que les lotissements pavillonnaires ont contribué à dépeupler. C’est donc aussi et surtout un certain modèle de développement urbain qui est ici en jeu.
La programmation résidentielle combine des petits logements (T2 et T3) à destination des primo-accédant et des jeunes ménages et des grands logements (T4, T5) principalement en maison de ville à destination des familles et des personnes âgées.
Elle donne lieu à un travail sur la mixité typologique permettant une densification et un renouvellement du centre bourg cohérents avec le tissu urbain existant, à partir de la combinaison à la parcelle de différents types bâtis – petits plots collectifs R+3, maisons superposées, maisons en rangées et individuelles – qui font échos aux typologies traditionnelles des villages bretons (maisons de maître, maisons de bourgs mitoyennes, longères, pavillons). Cette greffe avec le tissu urbain existant repose sur une double logique de maillage et de découpage qui interroge une nouvelle échelle sans rompre avec l’ancienne. Un réseau de petites rues, sentiers, venelles, courées ainsi qu’un mail plantée dans la pente structurant le cœur de l’opération viennent ainsi complètera l’espace public de centre bourg, tandis que le découpage foncier permet de constituer de petites unités résidentielles d’immeubles collectifs sans rupture avec l’échelle du parcellaire existant. Chaque unité résidentielle de 20 à 25 logements possède ainsi un accès commun, un parking collectif souterrain, une cour jardin ou une courée.
Au final, au terme d’un processus d’une dizaine d’années associant élus, concepteurs et aménageur privé, cette opération démontre qu’une alternative au modèle pavillonnaire est possible dans le périurbain, et qu’une architecture contemporaine sincère, sans effet de manche ni pastiche, peut y jouer un rôle vertueux.